Les convulsions provoquées par la fièvre sont assez fréquentes : un enfant sur 25 âgé de six mois à cinq ans en souffre. Elles surviennent souvent chez les enfants de personnes ayant elles-mêmes eu des convulsions fébriles.
Dans 60 à 70% des cas, aucun nouvel épisode ne survient après la première crise ; dans d'autres cas, cependant, les crises peuvent réapparaître, même des mois plus tard et toujours avec de la fièvre. Les crises fébriles disparaissent généralement vers l'âge de cinq à six ans.
Symptômes des convulsions fébriles
Il s'agit de crises qui durent environ cinq minutes et qui surviennent lorsque la fièvre est élevée. Les convulsions fébriles surviennent généralement dans la première phase de la fièvre, lorsque celle-ci se manifeste par une augmentation soudaine de la température. Les crises ne sont généralement pas graves : elles disparaissent souvent d'elles-mêmes et, dans la grande majorité des cas, elles n'ont aucun impact sur la santé de l'enfant.
Voir un enfant faire une crise peut être effrayant : l'enfant est tendu et pâle, ses jambes et ses bras sont raides, son regard est fixe et sa respiration est difficile. Après quelques secondes, les yeux de l'enfant se révulsent, l'enfant est secoué de mouvements incontrôlables, ses jambes et ses bras tremblent violemment et de la salive mousseuse sort de sa bouche. En général, l'enfant finit par s'endormir et peut ne pas réagir aux stimuli pendant un certain temps.
Les causes des convulsions fébriles
Les crises ne sont pas causées par le degré de température atteint, mais plutôt par la vitesse à laquelle l'élévation de température se produit. Elles sont la conséquence d'une sensibilité particulière du système nerveux à la fièvre. La plupart des enfants ont un « seuil de crise » élevé (c'est-à-dire une température minimale à laquelle les crises se produisent) de 41 à 42°C. Il s'agit d'une température si élevée qu'elle n'est jamais atteinte, ce qui évite les convulsions. En revanche, ceux dont le seuil est bas (inférieur à 40°C ou même plus bas) sont sujets à des crises.
Un enfant qui a eu ou a des convulsions fébriles est en parfaite santé et doit mener une vie normale sans crainte. Des études ont montré que les enfants qui ont eu des convulsions dues à la fièvre ne souffrent pas de dommages neurologiques permanents et ne sont pas plus exposés au risque de crises d'épilepsie à l'âge adulte que les autres enfants.
Traitements contre les convulsions fébriles
- Tournez doucement l'enfant sur le côté pour éviter que d'éventuels vomissements ou qu’une salivation excessive ne l'empêchent de respirer.
- Veillez à ne pas taper la tête de l'enfant avec des objets durs ou pointus pendant qu'il est en train de convulser.
- S'il a quelque chose dans la bouche, retirez-le avec un doigt et, s'il vomit, laissez-lui la bouche libre.
- N'oubliez pas de déboutonner ses vêtements pour qu'il puisse respirer librement.
- Essayez de faire baisser la fièvre aussi vite que possible. Pour cette raison, retirez le plus de vêtements possibles et baignez tout le corps avec une éponge imbibée d'eau tiède.
- Si sa respiration est bruyante, poussez la mâchoire et le menton vers l'avant en appuyant deux doigts derrière l'angle de la mâchoire pour éviter que l’enfant ne s'étouffe avec sa langue.
- Après la crise, qui dure généralement quelques minutes, ne lui donnez rien à boire ou à manger pendant au moins une heure car il pourrait s'étouffer.
- Lorsque la crise est terminée, attendez que l'enfant soit bien réveillé et donnez-lui un médicament antipyrétique, toujours accompagné d'un verre d’eau.
- Pour calmer l'enfant, vous pouvez lui donner un bain avec de l'eau chaude dans laquelle vous aurez versé deux gouttes d'huile essentielle de tilleul. Ensuite, enveloppez-le dans un peignoir et laissez-le se reposer dans une pièce sombre, couché sur le côté.
- Signalez la convulsion au médecin en essayant de la décrire le plus précisément possible : bien que les convulsions fébriles ne causent pas de dommages au cerveau et ne nécessitent pas d'intervention particulière, la situation doit être maîtrisée.
Si la convulsion fébrile se reproduit
- Administrez immédiatement du diazépam (un médicament) par voie rectale. L'indication et le mode d'administration de ce médicament doivent avoir été expliqués au préalable par le pédiatre.
- Répétez la dose si l’enfant expulse le suppositoire, ou si la crise ne disparaît pas après deux ou trois minutes.
Ce qu'il ne faut pas faire en cas de convulsion fébrile
- Déplacer l'enfant brutalement.
- Secouer ou gifler l'enfant.
- Entraver ses mouvements.
- Essayer de le tenir ou d'arrêter les spasmes.
- Mettre quelque chose dans sa bouche : cela pourrait le blesser, lui casser une dent, le faire se mordre ou le faire vomir.
- Maintenir la bouche ouverte par la force. Ne mettez pas d'objets entre les dents pour essayer d'empêcher l'enfant de se mordre la langue et les lèvres : avaler un objet est plus dangereux que de se mordre la langue.
- Garder votre enfant au chaud, même lorsque vous l'emmenez aux urgences, car cela ne fera que prolonger la crise.
Comment éviter les convulsions fébriles
Chez un enfant qui a déjà eu une convulsion fébrile, il est bon de prendre quelques précautions :
- Ne pas envelopper l'enfant trop chaudement.
- Si la température dépasse 37,5°C à l'aisselle ou 38°C au rectum, administrez un antipyrétique aux doses indiquées par le pédiatre.
- Mouiller l'enfant avec une éponge imbibée d'eau tiède, ou appliquer des glaçons ou simplement de l'eau sur le front.
- Des compresses d'eau froide et de vinaigre de cidre de pomme (en quantités égales) appliquées sur les mollets, et en répétant l'opération toutes les demi-heures, aident à maintenir la fièvre en dessous de 39°C.
Appelez le service d'urgence et, si le service n'est pas actif et que la convulsion ne disparaît pas dans les dix minutes, emmenez immédiatement l'enfant aux urgences (si possible, accompagné d'une autre personne pour qu'elle puisse être avec l'enfant). Pendant le trajet, essayez de faire baisser la température en laissant l'enfant légèrement vêtu et en continuant, si possible, à l’éponger avec de l’eau tiède.
Questions fréquemment posées sur les convulsions fébriles
Est-il toujours nécessaire de faire baisser la fièvre ?
Non. La fièvre stimule le système immunitaire. Elle ne doit être abaissée que si elle dépasse une certaine limite (38°C sous l'aisselle, ce qui correspond à 38,5°C dans le rectum). Une température corporelle trop élevée soumet le corps à un stress qui peut nuire à certains organes.
Faut-il envelopper chaudement un enfant qui a de la fièvre ?
Non. L'air frais ne fait aucun mal à une personne ayant de la fièvre, qu'il s'agisse d'un adulte ou d'un enfant. D’ailleurs, il aide le corps à disperser plus rapidement l'excès de chaleur. D'autre part, couvrir un enfant fiévreux avec des pulls et des manteaux peut être dangereux. L'enfant ne doit être emmitouflé au chaud que lorsqu'il frissonne dans la première phase de la fièvre.
Un enfant doit-il ne pas manger quand il a de la fièvre ?
La fièvre brûle les réserves de protéines, de graisses et de glucides de l'organisme, qui doivent donc être remplacées. L'enfant, s'il le souhaite, peut manger fréquemment. Cependant, il n'a souvent pas faim et il est important de ne pas le forcer à manger : l'organisme, qui se protège des virus et des bactéries, serait obligé de gaspiller une partie de son énergie pour la digestion. Dans tous les cas, pendant les premiers jours de fièvre, l'alimentation doit être riche en jus de fruits et de légumes et en tisanes, car le corps, en raison de l'augmentation de la température, perd beaucoup de liquides.
Un enfant qui a de la fièvre doit-il rester au lit ?
Non. Les enfants tolèrent mieux la fièvre, même si elle est élevée, que les adultes. Il n'y a donc aucune raison pour qu'ils restent au lit s'ils ne le souhaitent pas, contrairement à ce que l'on pensait autrefois. Si le corps de l'enfant a besoin de repos, l'enfant sera fatigué et affaibli.
Peut-on sortir l'enfant s'il a de la fièvre ?
Si la journée n'est pas particulièrement froide et venteuse, l'enfant peut être emmené dehors. Ce n'est que si la fièvre est due à une infection des voies respiratoires, comme une bronchite, une amygdalite ou un rhume, qu'il est conseillé de garder l'enfant à la maison, au moins pendant les premiers jours de la maladie : toute variation brutale de température pourrait aggraver l'évolution.
Est-il vrai que la fièvre fait grandir les enfants ?
Non. C'est une croyance infondée. La fièvre n'entraîne pas d'augmentation de la taille.
Un enfant qui a de la fièvre peut-il prendre un bain ?
Bien sûr qu'il le peut. D’ailleurs, l'eau peut le soulager. Toutefois, il est important de prendre quelques précautions simples pour éviter, avant tout, les variations brutales de température. Séchez votre enfant très soigneusement, en veillant à ce que la température de la pièce où il se trouve soit homogène.
Une forte fièvre peut-elle provoquer une méningite ?
Non. La fièvre est un effet de la maladie, pas la cause. En d'autres termes, c'est la méningite, associée à d'autres maladies plus ou moins graves, qui provoque la fièvre et non l'inverse.
