Prendre bébé dans les bras : oui ou non ?

trop prendre bébé dans les bras

On répète parfois trop souvent qu’il faut laisser bébé là où il est pour développer son autonomie et ne pas se laisser faire par ses caprices. Et pourtant, il n’y a rien d’aussi faux. Dans vos bras, bébé construit sa santé émotionnelle. C’est donc un acte extrêmement important pour lui. Nous allons voir pourquoi.

 

« Arrêtez de prendre bébé dans vos bras, c’est mauvais pour son éducation ! » Cette recommandation s’entend souvent de personnes qui veulent vous rendre coupables d’incapacité à élever votre enfant. Heureusement, si vous l’analysez, vous vous rendrez compte qu’elle ne s’appuie sur aucun fondement scientifique. Pire même, en arrêtant de prendre bébé dans vos bras quand il vous le demande, vous risquez de causer des préjudices sur son développement psychologique et émotionnel.

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Votre petit enfant a besoin de vous. Dans un monde qui lui est hostile, où ses repères se sont bâtis autour de vous, vos bras restent son secours. Le contact physique avec la maman (ou le papa) est capital pour sa survie. Jusqu’à ce que bébé marche, il va avoir besoin de vos bras pour se déplacer.

Il a été observé dans les orphelinats que l’insuffisance de proximité physique et de lien affectif avec la maman entraînait un manque de sécurité. Il en résulte des enfants qui manquent d’estime de soi. Ce lien peut être construit avec les personnes en charge de l’enfant, mais ce n’est pas toujours le cas.

L’importance de prendre bébé dans ses bras, confirmée par la littérature scientifique

Des scientifiques comme John Bowlby (psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, c’est-à-dire la relation mère-enfant) ; Harry Harlow (psychologue américain connu pour ses expériences controversées de mise en isolement social de jeunes macaques pour montrer les retards que peuvent provoquer des situations d'abandon sur les nourrissons) et Mary Ainsworth (psychologue américaine du développement qui a joué un rôle important dans la théorie de l'attachement) se sont penchés sur le sujet et ont conclu à la théorie de l’attachement. Ce concept confirme la nécessité pour le bébé d’avoir un lien d’affection pour sa sécurité émotionnelle. L’enfant a donc besoin qu’on le prenne dans nos bras, qu’on le soigne et qu’on le protège.

Sue Gerhardt, psychothérapeute psychanalytique britannique, apporte plus d’explications dans son livre intitulé « The Maternal Love », l’Amour Maternel en français. Sur des bases neuroscientifiques, la psychothérapeute britannique statue que le « bébé, pour son développement, n’a pas besoin d’aides pédagogiques ou culturelles, mais simplement qu'on le prenne dans les bras et qu'on passe de bons moments avec lui ».

D’après les recherches de Sue Gerhardt, le cerveau de bébé va se développer pendant les trois premières années. Les zones cérébrales correspondant au comportement social, à son équilibre émotionnel et à la gestion du stress, font partie de ce développement. Porter suffisamment attention à votre bébé aura donc un impact des plus positifs sur sa capacité à faire face au stress, à interagir avec son environnement et à gérer ses émotions.

Il est démontré que, lorsqu'on berce un petit, son rythme cardiaque ralentit, sa tension musculaire diminue et sa respiration devient plus régulière et profonde, se synchronisant avec le rythme du cœur. La relaxation est encore plus accentuée si, en berçant le bébé, on l'accompagne en chantant une berceuse, ce qui aide à synchroniser la respiration et le rythme cardiaque.

Pendant que bébé se love tranquillement dans vos bras, sachez que ses sens se développent. Il vous sent, il vous entend, il sent la chaleur de votre peau. Vos caresses ont des effets bénéfiques sur son système nerveux.

D’après Allan Schore, un spécialiste américain des séquelles des traumatismes affectifs, votre regard a une importance capitale pour votre bébé. Les échanges de regards contribuent à sa santé émotionnelle et à son adaptation sociale. C’est au niveau des connexions des neurones que se joue cet aspect du développement de votre enfant, tout comme l’adresse et la performance.

La séparation avec bébé, le fait de le laisser en pleurs ou de le laisser seul, peuvent causer un traumatisme et laisser des séquelles sur des zones précises du cerveau. En conséquence, on se retrouve avec des enfants dépendants qui ont des difficultés émotionnelles et qui ont du mal à s’adapter à leur environnement et à faire face au stress. Cela contribue à en faire des jeunes qui manquent de confiance en eux.

Jamais une personne ne se plaindra d’avoir été trop portée ou cajolée dans son enfance. Au contraire, c’est ce manque de contact qui prime dans les tristes souvenirs d’enfants. Le besoin de tendresse fait partie des plaintes ressassées par des adultes traumatisés émotionnellement. La majorité des gens aurait bien voulu que leurs parents leur démontrent plus d’amour et de tendresse. D’ailleurs, un grand pourcentage d’adultes ayant dû avoir un accompagnement psychologique rapportent avoir eu des parents peu expressifs ou distants.

 

En résumé :
- Autant que possible, prenez votre bébé dans vos bras. C’est vital pour lui.
- Chaque jour, faites-lui de petits massages dans le cou, le dos, le ventre, les bras, les mains, les jambes. C’est important pour son développement psychologique.
- Échangez des regards pleins d’amour avec votre bébé.
- Rapprochez-vous de votre bébé pour qu’il se sente en sécurité et que son exploration ultérieure du monde en soit facilitée.
- Rappelez-vous que votre bébé ne pleure jamais par caprice. Recherchez toujours la raison de ses pleurs et calmez-le rapidement. Souvent, il a simplement faim mais, parfois, cela peut être aussi un manque de câlins.

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