Le conte du Petit Chaperon à l’envers… ou comment apprendre l’empathie aux enfants

Maman qui lit

On peut apprendre l’empathie à un enfant, cette faculté de savoir prendre la place de l'autre et de ressentir ses émotions, en jouant. Essayez donc en racontant l'histoire du Petit Chaperon Rouge... à l’envers ! Effet garanti !

 
Tous les parents veulent que leurs enfants soient de bonnes personnes, généreuses, respectueuses et aimables, pour se sentir bien, en paix et en harmonie avec eux-mêmes. Pour cela il faut commencer par éduquer nos enfants à l'empathie, c’est-à-dire développer, encourager et renforcer leur capacité à se mettre à la place de l'autre.

Les enfants comprendront ainsi beaucoup mieux ce que l’on ressent lorsque l’on nous traite d’une certaine manière, ils ne jugeront pas les gens sur leur apparence et seront même capables, dans certains cas, de changer d’opinion.

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Il existe mille manières d’enseigner l'empathie aux enfants. La première, sans aucun doute, est de donner l’exemple. Mais cet apprentissage peut aussi passer par le jeu, par exemple en jouant le rôle de l’autre, pour éveiller d’autres émotions. Votre enfant apprendra ainsi bien plus qu’en lisant ou en écoutant un sermon. Cela est valable en particulier pour les enfants qui sont déjà un peu plus grands. Dans ce cas, on peut essayer le jeu du « Conte à l’envers ». Il s’agit de raconter une histoire, mais d’un autre point de vue, en la retournant et en la commençant par la fin. Voici, par exemple, le conte du Petit Chaperon Rouge mais raconté par le loup, une histoire écrite par Leif Fearn, un professeur américain, histoire que nous avons nous-mêmes traduite de l’espagnol pour votre plaisir... Les choses sont bien différentes lorsqu’on les aborde ainsi !

 

Le loup et le Petit Chaperon Rouge

La forêt était ma maison. J’y vivais et l’entretenais en essayant de la garder propre et agréable. Par une journée ensoleillée, alors que je nettoyais les immondices laissées par un campeur, j’entendis des pas. Je sursautais et me cachais rapidement derrière un arbre pour observer. C’est alors que je vis une petite fille s’approcher sur le chemin ; elle portait un panier.

Je m’en suis tout de suite méfié car elle était bien ridiculement accoutrée, tout de rouge vêtue avec une capuche sur la tête comme si elle voulait que personne ne la reconnaisse. Je sortis donc de ma cachette pour lui demander qui elle était, où elle allait, etc…

Elle me dit qu’elle allait voir sa grand-mère pour lui apporter de la nourriture. Elle me parut honnête, mais elle était tout de même dans ma forêt et cette capuche lui donnait un drôle d’air. Je décidais donc de lui montrer qu’il est bien dangereux de s’aventurer seule dans les bois ainsi vêtue. Après l’avoir laissée poursuivre son chemin, je courus donc chez la grand-mère pour la devancer. Je fis part de mon inquiétude à l’aimable vielle dame qui coïncida avec moi sur le fait que sa petite fille avait besoin d'une bonne leçon. Nous nous mîmes d’accord sur la façon d’opérer et la grand-mère se cacha sous le lit.

Quand la petite arriva, je lui dis que j’étais dans la chambre et l’invitais à m’y retrouver ; j’avais revêtu les vêtements de la grand-mère et m’étais installé dans son lit. La petite fille, en blanc et rouge, commença à critiquer mes grandes oreilles. Comme ce n’était pas la première fois que l’on m’insultait, je lui dis que c’était pour mieux entendre. Puis elle fit une remarque à propos de mes grands yeux. Vous pouvez bien imaginer à quel point cette petite commençait à m’être antipathique. Mais, comme j’ai l’habitude de tendre l'autre joue, je lui dis que mes grands yeux me permettaient de mieux la voir.

L’insulte suivante me blessa profondément. En effet, mon problème est que j’ai de très grandes dents et elle m’offensa à ce sujet.

Je sais que j’aurais dû me contrôler, mais je sautais hors du lit et lui dit en grognant qu’elles me serviraient à mieux la manger.

Plaisanterie mise à part : tout le monde sait qu’aucun loup ne mangerait jamais une petite fille. Mais celle-ci commença à courir partout dans la maison comme une folle tandis que j’essayais de la rattraper pour la rassurer. Et lorsque je retirais mes vêtements de grand-mère ce fut pire !

Soudain, la porte s’ouvrit et un garde-chasse armé d’une énorme hache fit son apparition. Le regardant dans les yeux, je compris vite que je m’étais mis dans une méchante affaire et sans y réfléchir à deux fois, je m’enfuis par une fenêtre restée ouverte derrière moi.

J’aimerais bien vous raconter la suite de l'histoire, mais la grand-mère n'a jamais donné ma version. Peu de temps après on a dit que j’étais un sale type, antipathique et tout le monde a commencé à m’éviter. Je ne sais pas ce qu’est devenue cette petite fille si ridicule avec son chaperon rouge, mais ce que je peux vous dire, c’est que depuis ce temps je n’ai plus jamais vécu en paix.

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