Est-ce que votre enfant se plaint habituellement de maux de tête ? En quoi consiste ce trouble, à quoi est-il dû et comment devez-vous réagir ?
Qu'est-ce que la céphalée ?
La céphalée est le nom technique du mal de tête. Jusqu'à il y a quelques années, on croyait que les enfants ne souffraient pas de céphalées. Cependant, aujourd'hui, il a été démontré qu'en plus d’être fréquents, même les bébés peuvent souffrir de migraine (douleur touchant la moitié du crâne). La céphalée peut être provoquée par des causes différentes et être localisée ou diffuse.
Types de maux de tête
Les maux de tête sont divisés en deux groupes : les maux de tête primaires ou essentiels, s'ils sont récurrents et les maux de tête secondaires ou symptomatiques, s'ils sont occasionnels.
Maux de tête primaires ou essentiels
Les maux de tête primaires ou essentiels provoquent des maux de tête, des nausées, des vomissements, des sueurs, une hypersensibilité à la lumière et peuvent durer quelques heures, voire quelques jours. En général, ils touchent toute la tête, la douleur est vive mais pas très intense et ne s'aggrave pas avec le mouvement. L'enfant peut donc continuer à jouer, sauf s'il a des nausées ou des vomissements.
Contrairement aux idées reçues, les maux de tête primaires peuvent apparaître très tôt, dès l'âge de 3-4 ans. La plupart des maux de tête pédiatriques sont dus à un stress émotionnel.
Maux de tête secondaires ou symptomatiques
Ils sont appelés ainsi parce qu'ils sont le symptôme d'une autre maladie. Seuls 5 à 13% des enfants présentent ce type de maux de tête. Les causes les plus fréquentes sont la fièvre, un traumatisme crânien ou une sinusite. Chez les enfants plus âgés et les adolescents, les maux de tête symptomatiques sont, en revanche, plus fréquents et sont généralement déclenchés par la nourriture. Parmi les aliments qui provoquent le plus souvent des maux de tête figurent ceux qui contiennent de la tyramine (fromage, chocolat, agrumes), des nitrates (charcuterie) et de l'histamine (tomates et fraises).
Par leur façon de se présenter et leur durée, les céphalées sont classées en trois catégories : aiguës, récurrentes aiguës et chroniques. Quand une céphalée se présente sous forme aiguë, elle peut être localisée en un point ou une petite zone, ou elle peut être diffuse. Dans le premier cas, le plus souvent la céphalée est provoquée par une otite ou une sinusite ; elle peut également se produire dans l'articulation temporo-mandibulaire ou avoir une origine dentaire. Si une céphalée est diffuse, répandue et est accompagnée de fièvre, la cause principale est une infection ; il peut arriver aussi que ce soit quelque chose de plus grave, comme un abcès du cerveau, mais cela ne se produit que rarement. Si l’enfant a de la fièvre, il faut penser à un traumatisme crânien, à de l'hypertension artérielle (qui existe également chez les enfants) ou à une intoxication au monoxyde de carbone (gaz provoqué, peut-être, par une mauvaise combustion d’un radiateur électrique).
Quand une céphalée aiguë survient et que cela est déjà arrivé à votre enfant en d'autres occasions, elle est appelée céphalée aiguë récidivante. La plus courante est la migraine, qui est unilatérale et lancinante. La migraine peut annoncer son apparition avec des nausées ou des vomissements. Il y a généralement des antécédents familiaux de ce même processus, ainsi que d'autres données qui facilitent le diagnostic.
L'autre céphalée aiguë récidivante, la plus fréquente, est la céphalée de tension qui a une origine psychologique ou musculaire. Une autre cause de céphalées aiguës récidivantes, bien que rare, est l'épilepsie.
Enfin, à titre exceptionnel, on trouve les céphalées de cluster ou en grappe qui sont dues à des malformations des vaisseaux sanguins intracrâniens.
Comment se manifestent les maux de tête
Selon le type de douleur qu'ils provoquent, les maux de tête se subdivisent en hémicrânies (migraine), céphalées de tension ou céphalées en grappe.
Hémicrânies
Ce type de mal de tête est appelé ainsi parce qu'il ne touche généralement que la moitié de la tête (hemi en grec signifie moitié). La douleur est violente, lancinante, « martelante », si forte qu'elle oblige à cesser toute activité. Elle est souvent accompagnée de nausées, avec ou sans vomissements, d'anxiété, de prostration et de picotements sur un côté du corps ; l'enfant ne supporte pas le bruit et veut être dans le noir. Dans 50% des cas, la crise s'accompagne d'agitation, de nausées et de vomissements, de vertiges et parfois de troubles visuels, tels que des tâches, des flashs ou une déformation des images : lorsque ces phénomènes sont présents, on parle d'hémicrânie avec aura. Elle est considérée comme grave si elle se produit au moins deux fois par mois. Dans de nombreux cas, les céphalées hémi-crâniennes sont congénitales, au moins un parent direct en souffre ou en a souffert.
Céphalée de tension
Ce type de mal de tête procure une sensation de douleur et de lourdeur qui affecte l'arrière de la tête et peut s'étendre au cou et au dos. La douleur est sourde, plus ou moins intense, et peut durer très longtemps.
Maux de tête en grappes
Ces maux de tête sont également connus sous le nom de « céphalées du suicide » en raison de la violence de la douleur qu'elles provoquent. Les attaques sont brèves et imprévisibles. Les crises peuvent se répéter une ou plusieurs fois par jour pendant plusieurs jours ou être espacées de plusieurs mois. La douleur est généralement localisée autour des yeux et se propage « en grappes ».
Les raisons des migraines
Prédisposition héréditaire
Dans environ 80% des cas, les maux de tête sont un trouble héréditaire, c'est-à-dire qu'ils sont présents dans la famille. Ils sont déclenchés par certains facteurs comme l'ingestion de certains aliments et, surtout, le stress et les troubles psychologiques. En effet, il semble que chez les personnes souffrant de douleurs hémi-crâniennes, les niveaux de sérotonine, l'hormone qui régule l'humeur, augmentent et diminuent, provoquant une irrigation irrégulière de la zone cérébrale et entraînant des maux de tête. Il apparaît également que les personnes souffrant de maux de tête ont un système de perception de la douleur beaucoup plus sensible que la plupart des gens.
Le type d’alimentation
Les maux de tête peuvent être causés par une alimentation trop riche ou trop grasse, qui surcharge les organes de la digestion, notamment le foie. Dans d'autres cas, ils sont dus à une intolérance alimentaire à un certain aliment. En éliminant les aliments incriminés du régime alimentaire, les épisodes de maux de tête diminuent.
Dans d'autres cas, le mal de tête est déclenché par des causes bien précises : l'ingestion d'aliments contenant certaines substances qui déclenchent les crises de mal de tête, notamment la tyramine et la phényléthylamine (fromage, chocolat, agrumes), le monosilicate de sodium (bouillons cubes, pâtisseries industrielles), les nitrites (charcuterie) et l'histamine (tomates, fraises). La caféine contenue dans les boissons au cola et le chocolat peut provoquer des crises de maux de tête chez certains enfants.
Les maladies
Dans de nombreux cas, le mal de tête est dû à des causes banales : maladies virales (rhume), forte fièvre (plus de 38°C), faim (dans ce cas, le mal de tête apparaît la nuit), problèmes visuels (il apparaît après avoir lu, avoir fait ses devoirs ou regardé la télévision) et à la suite d’une sinusite.
Le stress émotionnel
La cause la plus fréquente des maux de tête est la tension émotionnelle, qui provoque une céphalée de tension musculaire. Typique des enfants plus âgés, et surtout des adolescents, ce type de mal de tête est causé par la contraction des muscles de la nuque et de la tête. La douleur forme un « cercle » autour de la tête ou est localisée sur le front ou la nuque, et dure de deux à huit heures, avec une tendance à la récidive.
La tension est principalement causée par des situations stressantes : les conflits avec les parents, l'attente de résultats scolaires ou sportifs, les longues périodes passées devant les jeux vidéo ou l'ordinateur, l'anxiété due aux raisons les plus disparates, les habitudes de sommeil ou d'alimentation désordonnées, les stimuli lumineux intenses, le cycle menstruel.
Comment gérer le mal de tête ?
Dans le cas des enfants de moins de 5-6 ans, il n'est pas toujours facile d'identifier avec certitude les causes du mal de tête. Avant cet âge, en effet, l'enfant n'est pas en mesure de décrire exactement ce qu'il ressent, ce qui rend le diagnostic difficile. Cependant, certains signes peuvent suggérer que l'enfant souffre d'une crise de maux de tête, par exemple s'il est pâle, s'il se cogne la tête contre les barreaux du lit, s'il porte les mains à sa tête ou s'il se tire les cheveux et est très irritable.
Il arrive souvent que l'on ne puisse pas dire si l'enfant qui se plaint d'un mal de tête en souffre réellement ou s'il fait semblant pour attirer l'attention des parents. Après l'âge de six ans, vous pouvez compter sur la coopération de l'enfant et il devient plus facile d'identifier les causes du malaise.
Vous pouvez suspecter que l'enfant simule un mal de tête si :
- L'enfant ne pleure pas à cause de la douleur, mais « dit » simplement qu'il a mal à la tête.
- Le mal de tête n'empêche pas l'enfant de jouer.
- Le mal de tête est immédiatement soulagé par les câlins ou la distraction.
- La nuit, il dort paisiblement et ne se réveille pas à cause de la douleur.
- Il ne montre aucun signe de souffrance et se comporte comme il le fait normalement.
En cas de léger mal de tête, il suffit que l'enfant s'allonge dans son lit, en appliquant une serviette imbibée d'eau froide sur le front. Si le mal de tête est dû à une tension musculaire, il faut régulariser le rythme de vie de l'enfant : heures d'étude, repas, pauses de relaxation et repos nocturne.
Médicaments et mal de tête
Si la douleur est lancinante et dure plus d'une demi-heure, l'enfant peut recevoir, après consultation du pédiatre, une dose de paracétamol en sirop ou en gouttes à la dose indiquée par le pédiatre. Si le mal de tête ne disparaît pas après une demi-heure, une deuxième dose de médicament peut être administrée.
Parfois, le pédiatre peut prescrire des médicaments analgésiques anti-inflammatoires. Il faut garder à l'esprit que tous ces médicaments sont d'autant plus efficaces qu'ils sont administrés tôt à l'enfant.
Quand se rendre chez le pédiatre en urgence ?
- L'enfant pleure sans arrêt tant la douleur est intense.
- Votre enfant est confus, somnolent et difficile à maintenir éveillé.
- Votre enfant voit double et a des difficultés à parler ou à marcher.
- Votre enfant a des vomissements répétés.
- Votre enfant a le cou raide.
