Mon enfant a 3 ans et réagit à l’école de manière violente lorsqu’il ne peut pas avoir ce qu’il désire : il crie, mord ses petits camarades, jette ce qui passe à portée de ses mains… Son comportement est similaire à la maison, et je ne sais pas comment faire pour le calmer.
Il ne manifeste pas de remords lorsque la maîtresse le gronde ou lui fait des remontrances. On dirait qu’il n’arrive pas à contrôler ses émotions lorsqu’il s’énerve. De la même manière, c’est un enfant très sensible, qui montre beaucoup d’affection et qui participe beaucoup à la maison. Il a l’air de s’habituer parfaitement aux punitions et celles-ci n’ont, de fait, pas beaucoup d’effets sur lui.
Réponse du Spécialiste
Le comportement de votre enfant étant similaire qu’il soit à l’école ou à la maison, il est recommandé d’adopter le même type de mesures dans ces deux endroits, car son éducation se réalise à la fois à l’école et à la maison. Si votre enfant perçoit que les valeurs inculquées et les étapes suivies sont les mêmes, son apprentissage n’en sera que plus rapide.
Apparemment, votre enfant a des difficultés à contrôler ses réactions lorsqu’il désire quelque chose qu’il n’obtient pas immédiatement. Il est fort probable qu’à l´école, les éducateurs le retirent du lieu du conflit, ou lui donnent une punition et laissent ce sujet de côté. Des punitions trop fréquentes ou trop sévères ont un effet inverse de celui recherché, car la peur engendrée par ces punitions rendra plus compliqué le contrôle que l’enfant doit faire de lui-même. Les menaces ont une probabilité plus élevée d’être efficaces si elles sont peu fréquentes, car l’enfant les retient. Évidemment, passer sa journée à menacer l’enfant de punitions futures ne servirait à rien car il détecterait bien vite que vos menaces ne passent jamais à exécution.
Une manière que les parents peuvent utiliser pour diminuer les sources de conflits avec l’enfant est de décider quelles sont les choses qui sont vraiment inquiétantes et d'établir quelques règles qui ne pourront être transgressées. Ils sauront ainsi qu’ils agissent de manière adéquate.
Le fait que votre enfant ne soit pas impacté par les punitions que vous lui infligez démontre qu’il sait s’adapter à ces mesures, mais qu’en aucun cas il n’apprend d’elles. Il peut être intéressant de travailler à la maison 2 ou 3 choses que vous voulez que votre enfant améliore, et discuter avec lui à la fin de la journée pour voir si ces points se sont améliorés ou non. Si la réponse est affirmative, vous pourrez le récompenser de son comportement. Par exemple : « Traiter mes copains avec affection » et si votre enfant y arrive, il pourra être récompensé par une histoire.
La mission de l’éducateur est de travailler de manière ponctuelle quelques points à améliorer. Cette approche a le mérite d’amener de rapides résultats et de faire progresser l’enfant par étape. Il faut donc établir des objectifs et la fréquence à laquelle ces objectifs doivent être atteints. Lorsque votre enfant aura réussi l'un de ces objectifs, il sera temps de passer à un autre, tout en le récompensant avec quelque chose qu’il affectionne afin qu’il reste toujours motivé (un tour en vélo, aller se promener dans la forêt, ramasser des fleurs, faire un dessin, etc.).
Expliquez aussi à votre enfant qu’il a le droit de choisir avec quoi il veut jouer et quand il veut jouer, mais que ses petits copains ont aussi ce droit-là. Il devra apprendre à demander d’une autre manière ce qu’il veut, travaillant ainsi sa capacité d’influence sur son environnement extérieur. Vous pouvez jouer à la maison avec des poupées, en faisant semblant que le papa joue le rôle de l’enfant et que l’enfant joue le rôle de l'un de ses petits copains de classe. Durant le jeu, vous pourrez ainsi lui montrer comment on peut demander des choses dont on a envie, sans céder à ces pulsions qui nous démangent lorsque nous voulons quelque chose.
Le jeu est une excellente occasion de mettre votre enfant en situation, tout en diminuant la connotation émotionnelle qu’il peut ressentir lorsqu’il se trouve à l’école ou lorsqu’il souhaite un objet particulier. Ainsi, petit à petit, lorsque votre enfant se retrouvera de nouveau dans une situation similaire, il aura tendance à mieux analyser le comportement à adopter et à contrôler ses émotions.
Si votre enfant voit cette manière de progresser comme un jeu dans lequel il s’amuse et où il doit faire toujours un peu mieux, vous serez surprise des progrès qu’il réalisera. Vous pouvez aussi lui proposer de dessiner ses sentiments lorsqu’on lui dit ce qu’il doit faire ou ne pas faire et chercher ensemble une solution à cette colère. Ce sont les comportements qu’il faut essayer de changer, pas les personnes qui ont ces comportements. Ainsi, avec un exercice quotidien (la répétition est la clé), les résultats se feront vite sentir.
N’hésitez pas à discuter avec ses éducateurs afin de leur indiquer quelle méthode vous utilisez avec votre enfant afin qu’ils puissent eux aussi reconnaître les changements de comportements de votre enfant et le féliciter pour cela. Si, malgré tous ces efforts, l’agressivité de votre enfant ne diminue pas, vous pourrez consulter un spécialiste qui vous orientera de manière plus personnalisée.
Vous aurez besoin de démontrer beaucoup de patience et de self-control devant le comportement de votre enfant, afin que celui-ci connaisse un autre type de réaction et essaie de vous imiter.
