Une femme enceinte italienne a été sauvée grâce à un traitement expérimental qui est maintenant prêt à être appliqué dans d'autres hôpitaux italiens, et qui est basé sur l'utilisation du plasma de personnes guéries du Covid-19.
Une femme de 28 ans, mère d'une petite fille et enceinte de son deuxième enfant, a été sauvée d'une grave pneumonie à coronavirus par deux sacs de plasma riche en anticorps, donnés par une personne guérie de l'infection, appelée "plasma de convalescence".
La jeune femme, qui est enceinte de 24 semaines, a été admise à l'hôpital le 9 avril. "Son état était critique", selon les responsables de la santé de l'hôpital. Dans la plupart des cas, le Covid-19 a un pronostic bénin pour les femmes qui l'attrapent pendant leur grossesse, mais pour elle, ce n'était pas le cas. Bien qu'elle soit en bonne condition physique, l'infection l'a durement touchée. Le manque d'oxygène dans son sang a compromis sa vie et celle de son fœtus.
Si elle avait été intubée, elle aurait perdu le bébé, qui n'aurait pas supporté le traumatisme des mouvements forcés du diaphragme dus à la ventilation mécanique. Les médecins ont donc décidé d'essayer une stratégie différente pour tenter de sauver mère et enfant.
Comment utiliser le plasma de convalescence ?
Dans l'hôpital italien où cette patiente était traitée depuis un certain temps, un protocole thérapeutique est mis en place, qui consiste à administrer aux patients en état critique le plasma donné par des volontaires guéris de l'infection.
Au moment du don, on vérifie que le plasma est riche en anticorps capables de neutraliser le virus. Chaque volontaire donne 600ml de plasma qui est ensuite divisé en deux sacs. Certains patients n'ont besoin que d'un seul sac pour se rétablir rapidement, tandis que d'autres en ont besoin de deux, comme dans le cas de cette jeune femme enceinte.
La guérison de la maman a été très rapide. Après 48 heures, elle a pu se lever et, quelques jours plus tard, elle a été testée négative. Une fois guérie, elle a pu retourner dans sa famille. C'est le premier cas au monde d'une femme enceinte traitée avec du plasma. En attendant un médicament spécifique et un vaccin, l'utilisation du plasma est un espoir pour tenter de combattre l'infection et les résultats obtenus, jusqu'à présent, ont également été bons pour le reste des patients sur lesquels elle a expérimentée.
Le plasma de personnes guéries d'infections avait déjà été utilisé avec succès dans le passé, lors de la célèbre "grippe espagnole" de 1918. Cependant, la thérapie a donné peu de résultats contre le SRAS de 2002.
Un protocole qui pourrait sauver d'autres femmes
Le principal obstacle à ce traitement expérimental est la capacité à trouver suffisamment de donneurs de plasma. Jusqu'à présent, en nous plaçant toujours dans le pays transalpin, les appels à la population par le biais des réseaux sociaux ont porté leurs fruits, et les volontaires ont répondu à l'appel. Bien sûr, on ne peut pas penser que toutes les personnes malades seront guéries par cette méthode, mais de plus en plus d'hôpitaux commencent à s'intéresser à cette thérapie, notamment pour l'appliquer aux femmes enceintes qui ne peuvent pas être intubées.
La patiente italienne était très gravement atteinte et le traitement lui a sauvé la vie. Selon le pneumologue qui la suivait, ce traitement pourrait également fonctionner dans des situations moins graves, au stade initial de la maladie, pour empêcher l'hypoxygénation du sang, qui est nuisible au développement du fœtus.
Dans ces cas, une seule transfusion pourrait suffire pour accélérer la guérison et éviter une infection aux conséquences plus graves.
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