Maria, journaliste et maître de Reiki, nous explique que les adolescentes ont besoin d’affection, d’éducation et de beaucoup de confiance pour devenir les femmes des générations futures.
L'autre jour, ma gynécologue m'a dit, alarmée, que le taux de femmes ayant des problèmes gynécologiques augmente considérablement dans le monde entier. En raison de la mauvaise alimentation, du rythme de vie, du manque de créativité dans une vie mécanisée et routinière et du manque de respect envers le corps. En nous mettant des « hormones dans les veines », inutilement et de façon incompatible, avec des pilules du lendemain prises à répétition, ou des pilules contraceptives ingérées, trop souvent, sans un contrôle médical strict, et donc d'une manière irresponsable.
Les femmes et les mères des générations futures sont maintenant des adolescentes qu’il faut éduquer au respect d’elles-mêmes, à considérer leur corps comme quelque chose de sacré et à se responsabiliser de leur vie. Une tâche à effectuer par la société d'une manière constructive, dévouée et aimante.
Dans le long métrage américain, réalisé en 2007, Trop jeune pour elle ! (I Could Never Be Your Woman), l'actrice Michelle Pfeiffer joue le rôle d'une mère divorcée, scénariste d'une série télévisée pour adolescents, de l'âge de sa fille, à qui elle essaie d'inculquer des valeurs qui, ironiquement, se contredisent avec la frivolité des protagonistes de ses scripts, obsédés par la jeunesse, la beauté et le succès facile.
Michelle Pfeiffer a été confrontée au moment spécial et compliqué de partager avec sa fille ses premières règles, un événement sacré, selon les traditions autochtones, qui aujourd'hui a perdu sa signification initiatique, comme le montre l'adolescente qui vient de vivre l’heureux événement dans le film, en demandant à sa mère quand elle pourra avoir des rapports sexuels pour conquérir le garçon qui lui plait dans sa classe, ce qui fait réveiller de nombreuses craintes chez sa mère.
Où est la magie de vivre le rite d'initiation qui consiste à concevoir? Comme si les médias ne se chargeaient pas de rendre ce moment frivole, l'inconscient collectif des femmes a diffusé la mauvaise idée et le rejet des menstruations, comme une sorte de malédiction, de moment douloureux, regrettable et périodique dans la vie de toutes les femmes sur terre.
Le livre de Miranda Gray, Lune Rouge, explique l'importance que nous les femmes, nous nous réconcilions avec nos cycles de vie pour rétablir l'harmonie et la santé dans nos vies. Comme le dit l'auteur, c’est précisément ce rejet de la féminité qui provoque la douleur pendant les cycles, alors que les respecter et être consciente d’eux aurait des conséquences très saines.
En perdant le respect envers le corps, en le méprisant ou en livrant son pouvoir à la technologie ou à la médecine moderne, les femmes de cette génération oublient le concept et la valeur sacrée du corps, en perdant la synchronisation avec le processus de purification qui représente les cycles féminins.
« Pendant la puberté, les rites d'initiation autochtones connectaient les adolescentes à l'esprit de la féminité et leur ouvraient les portes de leurs capacités intuitives et de leur propre et unique sagesse sur la façon d'être une femme adulte, une mère, donnant confiance aux jeunes filles sur leur capacité personnelle à contribuer à la communauté», selon le livre Les 13 grands-mères indigènes conseillent le monde, de Carol Schaefer (Editorial Firefly) *.
Le film dont je vous parlais, Trop jeune pour elle ! , reflétait parfaitement la contradiction des messages qui sont envoyés, au niveau global, aux adolescentes, futures adultes et héritières du monde. L'occidentalisation de la planète est à l'origine de ravages partout dans le monde, où des adolescentes souffrent de ne pas avoir le corps approprié, ou de ne pas porter les marques acceptées, oubliant leur valeur personnelle par le simple fait d'être humaines.
Pendant ce temps, 13 grands-mères autochtones de différents pays dénoncent internationalement, à travers des livres, des entretiens, des conférences et des sites Internet, comment les esprits et les corps des adolescentes de tout le monde sont empoisonnés, les amenant à consommer et à être «plus riches que le voisin » au lieu de les éduquer sur des valeurs humaines plus constructives, saines et positives.
Les 13 grands-mères se dirigent aux adolescentes du monde entier, femmes et mères de la société future. Elles leur dédient des messages d'amour et de compréhension pour qu’elles se souviennent de la nature féminine essentielle, cette voix personnelle qu’elles sentent battre en elles, même si c’est d’une manière confuse dans cette période de transition de leurs vies. Les grands-mères veulent partager leur sagesse ancestrale en ce qui concerne la signification d’être femme pour que les adolescentes aient comme exemple des rôles de femmes qui leur servent d’antécédent pour faire face à la vie avec courage, sagesse et joie de vivre.
Aujourd'hui, ce sont leurs mères, leurs sœurs, leurs cousines, leurs tantes, leurs voisines, leurs professeurs et leurs aînées qui sont invitées à partager avec les adolescentes leur moment d'initiation, comme quelque chose de beau, d’unique et de spécial. Ainsi, elles seront fières de qui elles sont, de belles femmes, quel que soit leur physique, leur couleur de peau et leur statut social.
