La lecture nous transporte dans d’autres endroits, dans d’autres dimensions, où semblent se produire des événements magiques, particuliers, différents qui nous font oublier et nous permettent de nous évader du bruit qu’il peut y avoir autour de nous.
Mais, si on laisse la lecture quelques instants, et que l’on arrive simplement à contempler la vie, on peut découvrir d'autres histoires non écrites et réelles comme la vie elle-même.
En lisant à la piscine le livre de Carlos Goñi Zubieta «Alma feminina. La Mujer en la Mitologia», je me suis dit qu'il était possible de reconnaître autour de nous les différents protagonistes du livre. Le temps, Chronos, s’est arrêté pour faire un saut quantique et unir les femmes de la mythologie à celles du XXIème siècle, qui se trouvent au bord de cette piscine.
Tout au long de son livre, l'auteur, originaire de Navarre en Espagne, fait un parallèle entre les personnages de la mythologie et notre époque actuelle. Pour cela, il prend comme modèle les déesses Héra, première dame de l’Olympe et épouse de Zeus, Athéna, la déesse de la sagesse, et Aphrodite, la déesse de l'amour, toutes trois invitées au premier concours de beauté qui couronna la déesse la plus belle. Le jury n’était composé que d’un seul homme, Pâris, qui, prince, avait vécu comme un berger. Bien que chaque déesse essaya de le persuader à sa manière pour gagner le concours, c’est Aphrodite qui gagna, en échange de l'amour d'une quatrième femme, Hélène de Sparte, la plus belle de la terre.
Même si chaque déesse en soi pourrait représenter une partie de l'essence de l'âme féminine, Aphrodite pour la beauté physique et la séduction sexuelle, Athéna pour l’indépendance et la virginité et Héra pour la fidélité et la maternité, c’est une quatrième femme, Hélène, qui incarne le modèle de féminité auquel de nombreuses femmes, à travers l’histoire, ont aspiré. Dans ce cas, Hélène représente la femme hors des stéréotypes, qui ne se soumet pas aux attentes des autres sur sa vie, mais qui ose construire pour elle-même.
Dans ce contexte, l’« Hélène d’aujourd’hui», pour qui les hommes comme les femmes ont le droit d'être maîtres de leur destin, brise tous les schémas, naturels, sociaux et culturels. Cette nouvelle Hélène n’a pas de modèles sur lesquels s’appuyer, elle n’a que sa voix intérieure qui lui dit de croire en elle-même et de réaliser ses rêves.
Hélène n'est pas un symbole du féminisme, ce n’est pas une amazone qui tue le mâle après l’avoir utilisé une fois assurée sa descendance. Hélène respecte l'homme, mais attend de lui qu’il la respecte aussi. Mais comme le dit l'auteur Carlos Goñi Zubieta dans son livre : «L’homme a peur d'Hélène, de la femme qui veut être elle-même, de celle qui ne se résigne pas à être «le sexe faible» et refuse de rester plus longtemps dans l'ombre de l'homme». De cette crainte surgit l'homme violent, qui voit s’effondrer le rôle qu’on lui a appris à incarner; il utilise alors la force, la violence domestique, quand il est assailli d’un sentiment d'infériorité qu’il ne sait pas gérer de manière rationnelle.
Cependant, peu à peu, de plus en plus nombreux sont les hommes qui osent plonger dans les méandres de l'âme féminine qui les habite, puisque dans chaque être il y a une part de masculinité et une part de féminité à harmoniser. De sorte que ces hommes, courageux et respectueux envers eux-mêmes et, par conséquent, envers les femmes, ne cherchent pas à faire taire les voix féminines revendicatrices en les comblant de faux honneurs, sinon qu’ils les écoutent, en tiennent compte avec respect et affection, comme elles le méritent.
Ces sont des hommes merveilleux qui accompagnent leur partenaire, leur famille, les nourrissant de leur amour. Alors que je fais ce voyage à travers la mythologie, alors que Chronos s'amuse à arrêter le temps au bord de cette piscine, les «Aphrodite» d’aujourd’hui montrent leur corps sans honte, avec fierté, en toute maturité et liberté, les «Athéna», plus sages, observent d’un regard intelligent, sans ciller, à l'ombre d'un arbre, les «Héra» sont l’exemple de la maturité, de la «Mère Courage» qui parvient à concilier harmonieusement travail et vie de famille, prenant soin amoureusement de leurs enfants indisciplinés et les « Hélène » qui battent dans le cœur de chacune d'entre elles, essayent de vivre chaque jour en accord et en toute sincérité avec elles-mêmes, laissant de côté l'esprit vengeur prévalant dans le monde des dieux et qui ne vaut pas la peine d'être imité dans le monde des humains.
