J'ai un enfant de trois ans et demi. Il comprend tout ce que je lui dis, fait des phrases courtes et a beaucoup de vocabulaire, mais il ne tient toujours pas de conversation.
J'ai discuté avec sa maîtresse et elle me recommande de consulter un orthophoniste. Doit-il suivre une thérapie ou devons-nous attendre plus longtemps et voir si cela évolue? Merci de votre réponse.
Réponse du Spécialiste
Tout d'abord, il faudrait savoir ce que nous entendons, nous adultes, par une «conversation». Si votre enfant a une très bonne compréhension, fait des phrases et connait beaucoup de mots, en principe, il ne semble pas avoir le moindre problème. Peut-être que ses intérêts sont quelque peu différents de ceux des adultes et il est commun à cet âge de penser, en leur parlant : «il est dans la lune» ou ne nous prête pas la moindre attention. Le type de communication de l'enfant à cet âge est déterminé par plusieurs facteurs:
1. La maturité de l'enfant
2. Son caractère : un enfant qui a tendance à être extroverti et très bavard n’a rien à voir avec un autre plutôt réservé ou introverti, ces derniers ont également le droit d'être respectés et non forcés à tenir une conversation qui les rend mal à l'aise).
3. La façon dont nous nous adressons à l’enfant il y a des familles qui accablent sans cesse l'enfant de questions fermées, auxquelles il ne peut répondre que par «oui» ou par «non», et d'autres sont plus détendues.
Un enfant de trois ans est difficilement capable d’être pleinement attentif et de suivre le fil d'une conversation. Il s'agit d'un enfant et ses intérêts sont souvent très différents et changeants. Il changera de sujet de conversation en quelques minutes ou quelques secondes en parlant de son jouet, de son camarade, de la cour ou la faim qu’il a.
Si votre enfant a une bonne compréhension, fait des phrases courtes et a beaucoup de vocabulaire, ce sont peut-être les adultes qui doivent s'adapter au type d'interaction verbale qu’ils ont avec lui. Nous devons nous demander si nous leur parlons de ce qui les intéresse. Consacrer un peu de temps pour jouer et/ou discuter tranquillement avec lui serait le plus approprié dans ces cas là. Si la maîtresse a observé qu'il y a des difficultés dans son discours et de grandes différences avec ses camarades de classe, il suffirait de noter, enregistrer ses paroles à plusieurs moments de la journée et les analyser. Si, après les avoir écrites ou enregistrées, l’orthophoniste confirme que c'est vraiment le cas, il peut vous donner des lignes directrices sur la façon de résoudre ce problème. En principe, avec les données que vous me fournissez, je ne vois pas, dans l’absolu, la nécessité d'un traitement spécifique.
