On a à peu près tous entendu parler du rituel du dodo quand il s’agit de coucher nos bébés (et bambins). Et pour cause ! C’est bel et bien l’outil le plus puissant pour un coucher apaisé, qui vaut et vaudra toujours pour tous les enfants. Mais pourquoi est-ce aussi important d’avoir un rituel pré-dodo ? Je vous explique.
D’abord, le rituel du coucher, c’est quoi ?
Le rituel du coucher est un moment de transition du mode « journée » au mode « nuit ». Il consiste en une série d’actions que l’on enchaîne avec son bébé/petit enfant et que l’on répète chaque soir, pour le préparer au coucher du soir. Le rituel du coucher se différencie de la « routine » du soir, qui constitue pour sa part le déroulement de la soirée de l’enfant, depuis la sortie de la crèche ou de l’école, jusqu’au début du rituel.
Mais alors, pourquoi le rituel du coucher est-il aussi important ?
Ce rituel du coucher c’est, au regard de la science, l’outil le plus puissant pour à la fois faire en sorte que son enfant se couche et s'endorme le plus sereinement possible, mais aussi pour conditionner un sommeil nocturne plus paisible, et donc moins de réveils !
Un sas de décompression
Dans leur découverte frénétique du monde de l’air, de leur corps, de leurs sens et de tout ce qui les entoure (souvenez-vous qu’ils ont TOUT à apprendre !), les bébés et les jeunes enfants sont en stimulation permanente.
Imaginez-vous faire un voyage sur la Lune et en revenir sur une journée ? Quand vous arrivez le soir à la maison, le voyage a été tellement riche en images et en émotions que vous avez besoin d’un sas de décompression et, si possible, de retrouver votre petit confort, vos meubles, votre lit et les personnes avec lesquelles vous partagez votre quotidien. Eh bien, pour nos bébés, ça ressemble un peu à ça aussi. Le cerveau a besoin d’un escalier pour « redescendre ».
Le bébé/jeune enfant aime savoir ce qui est attendu de lui. Il adore la familiarité. C’est la répétition des mêmes évènements, dans le même ordre, chaque jour, qui va réellement conditionner le calme dans le cerveau de bébé. Et c’est même plus fort que ça, car ce rituel va réellement positionner le cerveau en mode « dodo ».
De même, nous - adultes - savons que lorsque nous allons nous coucher, c’est à peu près pour huit heures de sommeil. Les enfants, eux, n’en ont aucune idée car ils n’ont aucune notion du temps ! Et cette incertitude de ne pas savoir quand va se terminer ce dodo peut être très anxiogène. Le rituel du coucher leur apporte un repère qui va les apaiser.
De la même manière, utiliser un espace et des objets familiers va venir renforcer cet effet « calmant » car l’enfant est tout particulièrement sensible à son environnement. Or, un bébé qui se sent en pleine sécurité et en pleine confiance va se laisser plus facilement aller au sommeil.
Et puis, on a généralement la main mise sur le rituel du soir, mais peut-être moins sur d'autres éléments de la journée, alors on va maximiser ce qui est sous notre contrôle !
Alors, concrètement, un rituel réussi ressemble à quoi ?
Voici mes 8 critères pour un rituel optimum :
1. Il n’est pas trop long : dix minutes pour les tout petits et maximum 30 minutes pour les plus grands - hors bain, qui se passe dans le calme et la douceur, sous lumières tamisées chaudes.
2. Il privilégie la connexion avec les parents. C’est la dernière chance de bien remplir ce réservoir affectif avant la grande séparation du dodo (car oui, se laisser aller au sommeil c’est se séparer ! Et pour bien dormir, il faut avoir un cœur tout plein).
3. Il est constant, régulier (si possible à heure à peu près fixe quand bébé commence à avoir un rythme) et sans stimulation ou « surprises » (les copains attendront un petit peu pour débarquer pour l’apéro !).
4. Il se fait dans le calme et la fraîcheur ambiante (pour s’endormir, la température du corps descend, donc on veille à adapter l’environnement pour ne pas faire monter cette température).
5. Avec une phrase clé, par exemple « c’est l’heure du grand dodo de la nuit » que l’on va toujours utiliser pour le coucher du soir. Vous verrez, c’est magique !
6. Avec VOTRE calme et sérénité (souvenez-vous que vos propres états d’âme sont contagieux pour vos enfants et ça, c’est un réel pouvoir !).
7. Mais aussi avec une grande flexibilité. Bébé est trop fatigué ? Alors on n’hésite pas à raccourcir ou avancer le rituel. C’est un exercice d’adaptation permanent.
8. Il est transposable à d'autres lieux et interchangeable entre parents. C’est d’ailleurs dans ces circonstances que le rituel prend tout son sens. On répète les mêmes actions, mais dans un lieu distinct, et ça fonctionne quand même !
Des exemples de rituels
• Pour les 2-4 mois (10-15 minutes) : couche, massage, pyjama, câlin, berceuse, tétée/biberon, dodo.
• Pour les 4-8 mois (15-20 minutes) : bain*, couche, pyjama, livre unique, biberon, câlins, bonne nuit aux peluches.
• Pour les 8-18 mois (20-25 minutes) : pyjama, biberon chanté, couche, livre unique, bonne nuit peluches ou pièces de l’appartement/la maison, câlin, dodo.
• Pour les 18 mois et + (25-30 minutes) : lait, hygiène/dents, livres, câlin/chanson, rituel de bisous, dodo.
* Le bain peut faire partie du rituel (auquel cas ou peut l’allonger), mais seulement s’il a un effet apaisant et qu’il ne donne pas trop chaud à votre enfant.
Vous pouvez choisir trois ou quatre éléments que vous répèterez toujours dans le même ordre. C’est à vous de voir ce qui convient le mieux à votre enfant et à toute la famille, selon les goûts et les habitudes ! Ne vous laissez pas déborder ! Le rituel a aussi besoin d’être balisé (on peut utiliser des repères visuels pour les enfants qui auront plus de difficultés à accepter les étapes du rituel). Dans le doute, raccourcissez-le. Et surtout, testez et changez s’il ne fonctionne pas !
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Je suis Pauline, experte en sommeil de la petite enfance. J'aide toute la famille à retrouver des soirées et des nuits plus paisibles sans laisser pleurer les enfants. Contactez-moi si vous avez besoin d'en savoir plus sur mon approche ou si vous souhaitez un accompagnement personnalisé.
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