De plus en plus répandus en France, les cours de natation pour bébés, également appelés « bébés nageurs », visent à familiariser l'enfant avec l'eau, sans règle ni directive spécifique. Le fait que l’enfant prenne confiance dans l'eau ne signifie pas pour autant lui apprendre à nager : les parents doivent prendre ces cours uniquement comme une opportunité de croissance et de jeu.
Premiers cours de bébé à la piscine : quelles sont les règles ?
Les cours d'activités aquatiques peuvent débuter à partir de 3 ou 4 mois, lorsque bébé a déjà eu ses premiers vaccins. À cet âge, le système immunitaire est suffisamment mature pour protéger son organisme des virus et bactéries pouvant être transmis par le contact avec d'autres enfants.
La température de l'eau de la piscine doit être d'au moins 32°C pour que les jeunes enfants puissent se détendre.
Lorsque vous emmenez un enfant à la piscine, une introduction la plus progressive possible est indispensable. Son organisme doit s'habituer peu à peu à l'absence de gravité. S'il commence à pleurer, il ne faut en aucun cas insister. Au contraire, il faut interrompre l'exercice et veiller à ce qu'il joue.
Les cours peuvent se poursuivre jusqu'à l'âge de 3 ans. Au début, ils doivent avoir lieu une fois par semaine et ensuite, à mesure que l'enfant grandit, il peut y assister deux fois par semaine.
Bébé commence la piscine : quelles sont les méthodes ?
La méthode de l'introduction progressive
On commence par un massage et une promenade au bord de la piscine pour que le petit s'habitue au nouvel environnement. Très lentement, et en prêtant toujours une grande attention à ses réactions, on entre dans l'eau, en maintenant sa tête en contact étroit avec l'épaule de l'adulte. Ensuite, l'adulte s'agenouille dans la piscine et ne doit pas rompre le contact tant que l'enfant n’est pas détendu, c'est-à-dire qu'il ne montre pas de rigidité et que son regard ne trahisse pas de peur.
Ensuite, on place l'enfant sur le dos, en le soutenant avec une main sous la nuque et l'autre sous les fesses, en le déplaçant doucement d'avant en arrière.
Peu à peu, on retire la main de sous les fesses, lui montrant qu'il est capable de flotter et lui faisant ressentir la poussée de l'eau qui le soutient. Si l'enfant ne supporte pas cette position, on peut le tenir sous les aisselles, face à maman ou papa.
Généralement, après trois ou quatre séances, l'enfant prend confiance dans l'environnement et se laisse aller. Lorsqu'il joue sans problème dans l'eau, il est temps d'essayer les premières immersions, d'abord avec le moniteur, puis seul.
La méthode qu’on pourrait appeler « Projet Naissance »
Au début, l'enfant et la maman, ou le papa, doivent apprendre à trouver leur propre manière de s'adapter au milieu aquatique. Le moniteur (de préférence un psychologue maîtrisant cette méthode) tente de focaliser l'attention sur les postures qui, pour la mère ou le père, changent en fonction de la profondeur de la piscine.
Si la profondeur de l'eau est de 70 centimètres, l'adulte sera accroupi, comme s'il était assis dans l'eau. Cette position permet de se déplacer facilement pour suivre le petit. Tout d'abord, il faut laisser le bébé en position verticale, qui lui est plus naturelle même hors de l'eau et, avec un doux balancement, pour qu'il expérimente la perception de la poussée de l'eau qui lui permet de flotter, on le mène à la position horizontale.
Chaque enfant a son propre rythme. Certains barbotent d'abord puis s'immergent, tandis que d'autres commencent par plonger et découvrent ensuite comment barboter.
Les avantages d’emmener bébé à la piscine
Aller à la piscine comporte de nombreux avantages pour les bébés ! Voici les principaux bienfaits :
- L'enfant établit immédiatement une bonne relation avec l'eau, sans peurs ni inhibitions.
- L'immersion peut éveiller en lui le souvenir du liquide amniotique et de la vie intra-utérine, favorisant une sensation de calme et de bien-être profond.
- L'eau exerce un micro-massage bénéfique pour sa peau et stimule des mouvements doux qui détendent toute la musculature, sans exposer l'enfant au stress ou à des efforts excessifs.
- Le mouvement provoque la libération d'endorphines dans l'organisme, des substances qui procurent bien-être et sérénité. En conséquence, l'appétit s'améliore et le sommeil du petit devient plus profond et tranquille.
- Le contact avec l'eau facilite l'apprentissage de la « carte corporelle », c'est-à-dire la découverte par l'enfant de l'espace que son corps occupe par rapport au monde qui l'entoure. Cela favorise également le développement physique et moteur et est aussi conseillé pour les enfants handicapés.
- Avec l'aide des parents, le petit apprend également à être autonome dans d'autres environnements. L'enfant apprend à éliminer le mucus des voies respiratoires supérieures (nez et gorge).
- Le contact de la peau avec la mère ou le père renforce la relation. De plus, il est conseillé de se consacrer entièrement à l'enfant lorsqu'on est dans l'eau, en jouant avec lui sans considérer le temps passé dans la piscine comme un cours, mais en le vivant comme un moment de véritable détente.
- Parfois, le mouvement effectué avec constance et sur une longue période produit des changements psychologiques : l'enfant s'ouvre davantage aux autres, oubliant la méfiance et la rigidité.
Emmener bébé à la piscine, c’est aussi un bon moment pour les parents :
- Dans l'eau, les parents se sentent plus libres et trouvent de nouvelles façons de communiquer et de jouer avec bébé, améliorant ainsi leur compréhension mutuelle.
- Ils apprennent à mieux connaître leur enfant et à s'accorder avec ses besoins physiques et émotionnels. Bouger et jouer dans l'eau nécessite une observation attentive de ses réactions et une sensibilité particulière à ses besoins.
- L'activité dans la piscine (ou dans la baignoire à la maison) représente une occasion de jeu amusante et gratifiante, tant pour le petit que pour l'adulte, et peut devenir un moment agréable pour toute la famille.
Première fois de bébé à la piscine : comment gérer ?
Chaque enfant réagit différemment à sa première immersion dans l'eau. Examinons les comportements les plus courants. Certains se figent, comme s'ils attendaient quelque chose. Ils plient les bras vers l'intérieur, ne bougent pas les jambes, ont leur corps rigide et leur expression fixe. D'autres expriment immédiatement de la joie et du plaisir. Certains pleurent et ont donc besoin d'être rassurés et câlinés. Enfin, il y a des enfants qui bougent constamment…
Dans tous les cas, quelle que soit la réaction du bébé, il est important de garder à l'esprit trois principes :
1/ Laisser l'enfant déterminer le rythme d'approche de l'environnement aquatique.
2/ Avec les plus petits, éviter les mouvements brusques, car ils pourraient avoir peur et se tendre. Souvent, les enfants ont moins peur de l'eau que de l'environnement de la piscine en lui-même et de la nouvelle situation.
3/ Bien que vécue comme un jeu, la présence dans l'eau demande un gros effort physique de la part de l'enfant. Il ne faut donc pas insister ni attendre des résultats spécifiques de l'activité aquatique.
Si elles sont suivies régulièrement, les activités aquatiques pour bébés permettent d'atteindre trois objectifs principaux :
1/ L'immersion sous-marine. C'est une compétence qui s'acquiert plus facilement qu'on ne le pense. Progressivement (généralement en 10 cours), l'enfant apprend à s'immerger dans l'eau.
2/ Le mouvement autonome dans l'eau. L’enfant parvient à se déplacer seul dans l'eau, la tête immergée, en bougeant les pieds. Cette étape est plus difficile et plus longue et est liée à l'âge car elle nécessite des compétences psychiques et motrices plus avancées. Normalement, c'est un palier qui est franchi entre 20 et 24 mois. Il s'agit d'une étape importante de séparation de la mère (qui ne doit plus le porter dans ses bras) et, par conséquent, d'autonomie (le bébé peut décider où il veut aller). Une fois cette capacité acquise, si on le laisse au bord de la piscine, le petit peut rejoindre sa mère, qui se sera éloignée de quelques mètres.
3/ Son premier « style ». Vers l'âge de 3 ans, les enfants se déplacent dans l'eau avec des techniques variées : certains s'entraînent à ce qui deviendra le style brasse, d'autres nagent à la manière du « petit chien », et d'autres encore adoptent le style crawl.
Cours de piscine avec bébé : comment choisir la piscine ?
Avant de s'inscrire à un cours d'activités aquatiques, il est important de vérifier certaines choses concernant le centre et le personnel de la piscine.
- Contrôlez attentivement l'hygiène des installations, du centre et des vestiaires.
- Assurez-vous que les moniteurs possèdent une expérience spécifique.
- Vérifiez que le moniteur prête attention à l'enfant et interagisse avec la maman ou le papa.
- Vérifiez que la piscine est bien équipée pour les très jeunes enfants (par exemple, qu'il y ait des tables à langer dans les vestiaires).
- Si elles sont disponibles dans votre région, privilégiez les piscines des centres scolaires, car elles sont généralement les plus sûres en raison de leur utilisation habituelle par les enfants.
- Assurez-vous que l'eau de la piscine est chaude.
- Vérifiez qu'il y ait un moniteur pour chaque groupe de 8-10 enfants, ou même moins si les enfants sont très jeunes.
- Demandez à faire un essai avant de vous inscrire.
Cours de piscine avec bébé : quelques précautions
L'eau de la piscine est généralement désinfectée avec du chlore. Cela évite le risque d'infection pour l'enfant. Cependant, cette substance peut causer certains petits inconvénients.
- Rougeur des yeux. Il s'agit d'une réaction momentanée qui se résout d'elle-même. Le chlore est éliminé plus rapidement si, juste après le bain dans la piscine, on donne une douche au petit.
- Irritation des voies respiratoires. Dans certains cas, le chlore peut irriter les voies respiratoires. De plus, les bactéries présentes dans l'eau peuvent provoquer une otite externe, c'est-à-dire une infection de la peau du conduit auditif.
Réponses à vos questions fréquentes au sujet des cours de piscine avec bébé
Si les parents ne sont pas à l'aise dans le milieu aquatique, peuvent-ils inscrire leur enfant à un cours de natation pour bébés ?
Oui et d’ailleurs, dans ces cas, cela est même fortement recommandé. Les moniteurs peuvent également aider les parents à gagner en confiance avec l'eau. Souvent, dans l'atmosphère détendue des cours, se créent les conditions idéales pour que l'adulte surmonte ses peurs. Même si cela n'arrive pas, en général, la maman ou le papa se rendent compte qu'ils peuvent laisser leur enfant aller plus loin qu'eux-mêmes, évitant ainsi de lui transmettre leurs propres peurs, même inconsciemment.
Faut-il attendre pour emmener l'enfant dans la piscine, avant ou après le repas ?
Cela n'a absolument pas d'importance. La température de l'eau de la piscine (32°C) est suffisamment élevée pour éviter le risque de rhume. Dans tous les cas, il est préférable que l'enfant entre dans l'eau lorsqu'il n'a pas faim, car il se sentira plus détendu.
Faut-il éviter la piscine lorsque l'enfant est malade ?
Pas toujours. Chaque trouble implique un comportement différent.
- Toux. Si l'enfant tousse, avant de l'emmener à la piscine, il doit être examiné par un pédiatre, qui décidera s'il convient de suspendre le cours d'activités aquatiques.
- Rhume. Le rhume n'est pas un problème. Au contraire, l'environnement humide de la piscine fluidifie les sécrétions et favorise une expulsion plus rapide des mucosités.
- Fièvre. Si l'enfant a de la fièvre, il ne doit pas aller à la piscine.
- Otite. Il est conseillé de consulter un pédiatre qui, si le trouble est léger, donnera la permission d'aller à la piscine, ou pas.
Est-il vrai que l'enfant peut rester en apnée ?
Dès qu'il plonge la tête dans l'eau, le nouveau-né doit activer le réflexe de fermeture de l'épiglotte et interrompre la respiration. Selon certains chercheurs, ce réflexe est présent pendant toute la première année de vie ; d'autres, en revanche, estiment qu'il n'a lieu que dans les premiers jours de vie. Dans tous les cas, toute tentative doit se faire uniquement en présence du moniteur, qui décidera du moment approprié et évaluera la température de l'eau : si elle est froide, l'enfant peut subir un choc thermique et, par conséquent, avaler de l'eau.
